Bien malin celui qui pourrait dire avec certitude quel sera le tarif du gasoil de chauffage prochainement. Dépendant essentiellement des variations des cours pétroliers, eux-mêmes influencés par de multiples facteurs, le prix du mazout est en effet particulièrement difficile à prédire, même à court terme. Personne n’aurait ainsi pu imaginer voici quelques mois que le prix du fioul allait connaître une telle diminution durant ce premier semestre 2020 suite à la propagation dans le monde d’un certain virus…
Il est néanmoins possible d’établir une tendance du prix du mazout de chauffage, en se basant sur les analyses de l’offre et de la demande mondiales en pétrole.
Une tendance haussière pour le prix du mazout de chauffage
Durant ce second semestre de l’année 2020, il est fort probable que la tendance à la hausse des prix du mazout de chauffage initiée au mois de mai se poursuive.
Au cours des quatre premiers mois de l’année, le tarif du fioul avait chuté drastiquement face à la diminution importante de la demande en pétrole, elle-même liée au ralentissement économique mondial induit par les mesures de confinement.
Mais alors que la plupart des pays ont repris leurs activités, et que le virus semble s’affaiblir en Europe et en Asie, la demande en pétrole est repartie à la hausse. Et elle devrait continuer à progresser dans les prochains mois. Parallèlement, la réduction importante de la production des membres de l’OPEP et d’autres pays producteurs de pétrole permet aussi au marché de se rééquilibrer petit à petit.
En juin, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) estimait d’ailleurs que la régression de la demande en pétrole serait finalement moins forte cette année que ce qu’elle ne l’avait pensé au mois de mai.
Une croissance des prix du mazout toutefois limitée
De là à prédire une forte tendance à la hausse des prix du mazout de chauffage, il y a un pas important. En effet, la crise sanitaire est loin d’être terminée, les incertitudes sont toujours grandes et le coronavirus encore bien présent dans de nombreux pays du monde. Dans certaines régions, au Portugal, en Espagne et en Allemagne notamment, de nouveaux confinements sont décrétés. Les prix du mazout ne retrouveront donc pas leur niveau d’avant crise en un claquement de doigts.
Si l’AIE estime la consommation moyenne mondiale à 91,7 millions de barils par jour cette année, soit 500.000 barils par jour de plus que prévu le mois dernier, celle-ci représente toutefois 8,1 millions de barils par jour de moins qu’en 2019, soit la plus forte baisse de l’histoire.
Il en va de même pour 2021. L’agence prévoit en effet une augmentation de la consommation de pétrole de 5,7 millions de barils par jour, à 97,4 millions. Mais malgré cette progression, la consommation continuera d’être inférieure de 2,4 millions de barils par jour à celle de 2019. Une situation qui s’explique en grande partie par les difficultés que rencontrera le secteur de l’aviation pour se redresser.
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