Ces 5 et 6 décembre, les pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et ses alliés, dont la Russie, se sont réunis à Vienne. Les États membres sont ressortis de cette rencontre avec un nouvel accord : celui de limiter à nouveau leur production de pétrole.
Un demi-million de barils en moins en 2020
Une coupe journalière minimale de 500.000 barils supplémentaires a ainsi été définie, portant à 1,7 million de barils par jour l’effort soutenu par l’ensemble de ces 24 pays producteurs de pétrole (14 membres de l’OPEP et 10 partenaires), responsables d’environ la moitié des extractions mondiales. Certains pays, dont l’Arabie saoudite, ont également indiqué qu’ils allaient réduire davantage leur production, de manière volontaire.
Bon à savoir
En décembre 2018, l’OPEP avait convenu avec dix autres pays producteurs de pétrole de réduire leur production de 1,2 million de barils par jour à partir du 1er janvier 2019.
Cette décision entrera en vigueur dès ce 1er janvier 2020, pour une durée minimale de trois mois. Les membres de l’OPEP+ se rencontreront à nouveau lors d’une réunion extraordinaire début mars afin de faire le point sur la situation. « Nous déciderons si nous continuons (à réduire la production) jusqu’à la fin de l’année », a ainsi déclaré le ministre irakien du Pétrole, Thamer al-Ghadbane. Certains pays ne souhaitent en effet pas s'engager au-delà de la fin mars, quand d'autres désirent prolonger la réduction durant le premier semestre 2020, voire toute l’année.
Conséquence : le prix du pétrole monte
Bien que la décision soit relativement attendue sur le marché, les cours du pétrole ont bondi suite à cette annonce. Le Brent de la mer du Nord, qui sert de référence pour le prix d’une commande de mazout en Belgique et en Europe, a progressé de 2 % en quelques minutes à peine, prenant un peu plus de trois dollars le baril, pour atteindre un peu plus de 64 dollars.
Le pétrole a ainsi retrouvé son niveau du mois de septembre, époque à laquelle il avait augmenté fortement suite à l’attaque de drones perpétrée contre des installations pétrolières en Arabie Saoudite.
Vers une probable hausse du prix de la commande de mazout
En limitant sa production, l’OPEP+ souhaite réduire l’offre disponible et espère ainsi maintenir les prix pétroliers à un certain niveau.
Cette décision s’inscrit dans un contexte qui se veut particulièrement tendu. Les prix du pétrole sont constamment plombés par une offre trop importante, provenant essentiellement de l’exploitation de gaz de schiste aux États-Unis. Cette année, la production américaine a ainsi progressé de 1,3 million de barils par jour. Parallèlement, les cours se heurtent au ralentissement de la croissance économique à l’échelle mondiale, qui entraîne une baisse de la demande en pétrole.
Mécaniquement, cette augmentation des cours de l’or noir devrait se reporter sur le prix d’une commande de mazout. Il pourrait donc, à son tour, évoluer à la hausse dans les prochains jours, voire les prochaines semaines.
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