Il est difficile d’estimer l’évolution des prix du mazout de chauffage en Belgique dans les semaines et les mois à venir. Les facteurs qui peuvent influencer son prix sont nombreux. Il est toutefois possible de définir quelques tendances, en observant notamment le cours du baril de pétrole, même si ce dernier ne représente qu’une fraction du prix du mazout de chauffage.
Pas de flambée des prix du mazout au printemps
Fin mars 2024, plusieurs analystes envisageaient une escalade du prix du pétrole au-dessus de la barre symbolique des 100 dollars le baril cette année. Ces prévisions intervenaient dans le sillage des baisses de taux d'intérêt annoncées par les banques centrales, mais aussi sous l'influence de facteurs géopolitiques et de tensions sur l'offre et la demande.
Depuis lors, force est de constater que les tensions soutenues au Moyen-Orient et la poursuite de la guerre sur le front ukrainien n’ont pas conduit à une flambée des prix du pétrole. En conséquence, le mazout de chauffage s’affiche à un prix plutôt attractif en ce début du mois de juin 2024.
Après un pic fin mars à 1,0396 €/litre, le tarif du gasoil a enregistré une diminution quasi continue pour atteindre 0,8666 €/litre le 4 juin.
Pas de hausse durant l’été ?
Afin de soutenir les cours du pétrole dans les mois à venir, les pays de l'OPEP+ viennent de se mettre d’accord sur l'extension de leurs coupes actuelles de production. Mais cela aura-t-il un réel impact sur le prix du baril ? À voir.
Dans le détail, les membres de l'OPEP+ réduisent actuellement leur production à trois niveaux :
- À l'échelle du groupe d'abord, avec des objectifs de production officiels réduits de 2 millions de barils par jour. En place depuis la fin 2022, ces quotas officiels ont été étendus jusqu'à fin 2025.
- Par des réductions volontaires de certains membres, annoncées en avril 2023, de l'ordre de 1,65 million de barils par jour au total, reconduites elles aussi jusqu'à fin 2025.
- Enfin, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Algérie, l'Irak, le Koweït, le Kazakhstan, Oman et la Russie ont procédé à des réductions volontaires supplémentaires à hauteur d'environ 2,2 millions de barils par jour depuis novembre 2023. Ces réductions supplémentaires ont été étendues jusqu'à fin septembre 2024 avant que ces barils soient réintroduits progressivement au cours des 12 mois suivants.
En place depuis plusieurs mois déjà, ces réductions de la production de pétrole n’ont pas eu de réel impact sur le prix des combustibles.
Vers une baisse des prix en 2025 ?
Avec la fin des réductions volontaires supplémentaires annoncées pour l’automne, les prix pourraient même fléchir en 2025. Mais cela ne pourra se vérifier que si l’OPEP ne change pas de stratégie en cours de route et, surtout, qu’aucun événement géopolitique inattendu ne vient perturber le fragile équilibre actuel.
Un autre facteur qui pourrait venir influencer le prix du baril de pétrole est celui de la demande mondiale, et notamment en Asie. Pour l’heure, les États-Unis veillent surtout à comprimer l’inflation, par une politique de taux d’intérêt élevés, qui ont tendance à freiner la demande…
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